Comité Stratégique de Filière Régionale de la microélectronique

Comité Stratégique de Filière Régionale de la microélectronique

La dernière réunion du Comité Stratégique de Filière Régionale de la microélectronique  (CSFR) s’est tenue à la préfecture de Grenoble le 10 juin 2014. Pour cause, l’agglomération grenobloise regroupe environ 80% des industries ou entreprises du secteur. La logique de création d’un démonstrateur, articulée autour de trois thèmes que sont l’énergie, la santé et les transports,  est portée par l’Isère mais la démarche reste d’envergure régionale (le rôle de la région étant d’assurer la cohérence d’ensemble et permettre aux nombreuses stratégies d’innovation qui émergent sur nos territoires de s’intégrer  dans un même cluster en termes de subventions publiques).

Pour rappel, la première réunion datait d’octobre 2012, soit presque déjà deux ans. À ce jour, les budgets nécessaires pour aboutir ont été communiqués. L’impulsion pour démarrer nécessite d’investir un montant de 3 millions d’euros pour la première année et représente un coût global de 41 millions d’euros sur 5 ans.  Les grandes lignes budgétaires portent sur la gouvernance, les infrastructures, l’énergie, les transports et la santé sans vraiment détailler tous les aspects.

Concrètement, il est admis que les nouvelles technologies sont une opportunité pour permettre la création de valeur ajoutée, notamment par exemple au covoiturage afin de résorber les congestions, limiter les émissions polluantes des véhicules, garantir l’attractivité du territoire. Nous apprenons que 10% de covoiturage ferait économiser 100 millions d’euros au Conseil Général de l’Isère. Sur le plan de la santé, c’est l’occasion d’expérimenter les maintiens à domicile le plus longtemps possible, en toute sécurité et avec le plus de confort possible. Pour la collectivité, c’est éviter des hospitalisations qui sont parfois inutiles et qui coûtent chers à notre système de protection sociale. Enfin, les objets connectés ou intelligents sont vites devenir incontournables. Un même capteur met en synergie plusieurs acteurs de services. Ainsi, le nouveau paradigme du Big Data est au cœur des nouveaux enjeux de la recherche technologique française pour les systèmes du futur (de plus en plus complexes). Nos entreprises ont besoin d’une vitrine pour illustrer leurs savoir-faire et démontrer la faisabilité ou l’utilité de ces nouveaux services.

Par conséquent, de nombreux acteurs sont partie prenante. Il ne faut pas moins de monde pour passer d’un modèle classique d’un système d’information compartimenté en silos à un modèle supportant des services verticaux hébergés dans le cloud. Est intégré aux réflexions de grands industriels, tous localisés en Isère et aussi leader dans leur secteur d’activité – HP, STMicroelectronics, Soïtec et Schneider Electric. Participent également des PME/PMI rhônalpines, des instituts de recherche comme le CEA, l’INRIA, l’IRT Nanoelec, des universités ou des pôles avec Minalogic ou les représentants des collectivités locales (Conseil Général, communauté de communes, etc.). Il manque maintenant le plus important, c’est-à-dire intégrer voire au moins consulter les comités d’usagers, associations de citoyens ou encore les organisations syndicales dans des groupes de travail et de réflexion. Pour réussir, nous devons nous assurer que les services développés répondent correctement aux attentes et aux besoins des citoyens. La Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble réunira les partenaires sociaux courant juillet afin d’aborder les thématiques d’emplois sous-jacentes.

L’objectif du projet est de faire de la ville de Grenoble un showroom ! Pour notre syndicat, ce démonstrateur est un vrai défi, un challenge pour les acteurs à la fois dans la création de partenariats solides mais aussi dans l’ambition de marier et faire converger des univers différents. Un défi de co-construction et d’une co-production. Il s’agit d’une excellente opportunité de fédérer, dans le but d’innover et traduire ensuite des projets en résultats concrets pour la communauté en termes de bien-être pour la population, de performances économiques pour nos entreprises et partenaires de recherche, d’économie pour les collectivités, d’image pour la région.

Le fabriquant ne peut pas seul offrir l’usage, il faut le terminal, le logiciel, le service, cela crée une synergie très large de filière qui associe les chercheurs, les enseignants, les innovateurs, les producteurs, les usagers, fournisseurs, investisseurs… chacun est indispensable. Les enjeux européens et nationaux concernent l’emploi et les activités économiques, les enjeux des collectivités portent sur l’aménagement du territoire et une conception intelligente de la Cité et surtout le bien-être des citoyens. On le sait, les budgets de financement ne sont plus extensibles. Les subventions doivent donc être utilisées au mieux pour garantir la performance globale de l’écosystème et l’efficience de l’argent public dans la création de services qui ont une utilité et du sens ! À la CFDT, nous saluons l’initiative. Les thèmes sélectionnés sont pertinents. Nous espérons un lancement du projet fin 2014 ce qui permettrait d’installer une dynamique qui permette d’être un levier pour l’emploi.